nono marco fans de course a pied

Déjà une semaine !!! pas facile de faire un compte rendu d'une course tant préparée et qui a un goût d'inachevé puisque marco a dû abandonner la course au 31ème kilomètre pour des soucis de santé et pour moi la météo orageuse a obligé les organisateurs a stopper la course à 18h30/19h! Pour eux je suis quand même finisher avec un beau tee-shirt mais pour moi ce n'était pas fini et pourtant j'étais bien, le mental était là avec le passage de la ligne d'arrivée en tête bien qu'il restait une vingtaine de kilomètres à faire, les jambes étaient là, aucune douleur même si les pieds tordaient de temps en temps (aucun bobo à l'arrivée, merci à mon coach infirmier pour la coupe des pansements ) mais c'est comme ça on ne discute pas avec les orages en montagne.

Dans notre préparation, nous avions découpé la course en fonction des barrières horaire pour que la course nous paraisse moins longue mais je dois dire que pour moi, je n'avais plus aucune notion du temps dans tous ces paysages magnifiques.

Nous partons donc à 5h du mat de vielle-aure, après une petite nuit, mais pour ma part je me lève en pleine forme, heureuse de prendre enfin le départ, en oubliant toutes les galères des derniers jours (pour lesquelles j'ai aussi failli ne pas prendre le départ ! ) mais marco ne semble pas au mieux de sa forme ! (petite nuit, fébrile).

Nous partons sur un bon rythme pour les 2 premiers kilomètres en faux plat montant, marco me freine et il a raison. Nous entamons la première montée que nous avions répéré, tout va bien, dans le noir et la fraîcheur de la nuit, cela semble plus facile.

Au pied du col de portet le jour commence à se lever, marco exprime déjà un sentiment de malaise. Nous arrivons au col de portet à 2215 mètres d'altitude et marco espère que la descente jusqu'au ravitaillement au Merlans, lui permettra de récupérer.

Quoi qu'il en soit 1ère barrière horaire passée haut la main (celle que l'on appréhendait le plus) à 7h54. Marco commence à dire qu'il va abandonner et prendre le bus à la Mongie ! Je n'y crois pas je le motive et nous repartons pour les 16 kms jusqu'au col de Bastannet (2507 mètres) où nous découvrons des lacs magnifiques.

La montée est difficile avec des chemins remplis de pierres.

Nous redescendons à la Mongie, je presse le pas pour arriver sans problème à la 2ème barrière horaire, marco me dit depuis un moment qu'il s'arrêtera là , j'essaie de ne pas trop y penser car je suis bien et je ne voudrais pas arrêter mais en même temps je ne sais pas si je suis capable de continuer seule, mais je comprends qu'il veuille arrêter, il me fait de plus en plus peur car ses jambes se dérobent sous lui, la chute n'est pas loin mais il tient le coup. Nous passons à la Mongie à 12h30 (1h d'avance sur la barrière horaire).

Nous faisons une pause, j'espère toujours que marco récupère et reparte mais il semble déterminé, il rend son dossard. Grand moment de questionnement mais le temps passe et on sait qu'il est compté, on est d'accord je continue en essayant de ne pas trop me poser de questions pour la suite, je vais bien, j'y vais. Nouvelle info météo, je ne montrais pas au pic de midi, la course a été modifiée en fonction de la météo (orage et grèle prévus). Déçue mais en même temps, environ 7 kms de moins...

Je repars de la Mongie la gorge serrée, mais je vais suivre un couple de coureurs bavards qui m'aide à avancer. 7 kms de montée sous le soleil, paysage magnifique mais la fin est dure, les bénévoles dynamiques et motivant attendent au col de sencours (2378 m d'altitude).

Ravitaillement soupe (selon les conseils de Séverine ), jambon de pays, coca et 3ème barrière horaire passée. Je repars vers 15h (j'ai encore 1 heure d'avance sur la barrière h). Dans la descente vers Tournaboup je prends le temps d'admirer le pic du midi que je ne verrai que de loin et j'entame la descente avec un petit coup de mou en pensant à marco mais je me reprends et je coure !

Tournaboup : 51 kms à 16h20, 4éme barrière passée. Je prends le temps de manger, de boire et d'appeler marco. Dernier point où il y a des bus pour arrêter mais non, je suis bien, je veux finir, il ne reste que 30 kms ! Marco me dit que le plus dur c'est la Hourquette de Nère, car on traverse des pierriers, alors je repars pour essayer de le passer avant la nuit. Le reste du chemin je le connais à peu près, on l'avait repéré et c'était celui du départ.

J'entame la montée vers la Cabane d'Aygues Cluses (point d'eau avant la Hourquette), la chaleur est pesante mais il fait beau. Je me fais doubler par un monsieur du 160 kms ! La montée se fait bien mais le ciel devient menaçant, le ciel gronde et de grosses gouttes de pluie commencent à tomber. Je suis un monsieur du pays qui m'indique qu'il vaut mieux mettre le coupe vent car l'orage est devant nous. J'obéis et on avance de plus en plus humides ! Mais dans ma tête je ne vois que l'arrivée avec marco et les schtroumpfs qui m'attendent, alors j'avance.

J'arrive à la Cabane d'Aygues et là les visages sont graves, le PC Course nous informe que la course est stoppée compte tenu de la violence des orages, nous allons être rapatrié en bus mais voilà il faut redescendre à Tournaboup, c'est-à-dire redescendre ce que je viens de monter ! par petit groupe, portable éteint et bâtons baissés. La déception est grande mais on ne rigole pas avec les orages en montagne ! Ma déception est vite oubliée quand je vois la tête des coureurs du 160 kms qui doivent aussi rebrousser chemin !

Sur cette dernière montée, je me disais : "je l'ai préparé, je la finis, mais je ne la referais pas même si marco insiste", aujourd'hui je me dis que je ne peux pas ne pas la refaire, pas l'année prochaine mais la suivante peut-être et à deux cette fois-ci !

La suite : descente pesante sous la pluie, remise des dossards, montée dans le bus à 20h30, pour 2 heures de route pour rejoindre vielle-aure, à l'arrivée repas chaud servi par les bénévoles, et remise du fameux tee-shirt finisher !

Voilà course semi-finie, 58kms, heureuse de l'avoir vécue, organisation top et bénévoles présents, à refaire en entier et à deux bien-sûr!

Merci pour tous vos encouragements qui m'ont fait du bien et à marco pour supporter ma fin de course sans lui !